Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

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Ce sujet de conversation a été automatiquement créé pour la pétition Refondation de l'école : les dindons prennent la parole.

raslescouettes

#251 Re: Re: Re: les temps changent

2012-11-12 21:32

#249: dindon aux olives - Re: Re: les temps changent

Je suis bien d'accord ;) heureusement!

Mais je fais comme cette personne qui met tout le monde dans le même panier, c'est franchement désagréable! je suis un peu énervé ce soir!


Visiteur

#252 Re: Re: les temps changent

2012-11-12 21:32

#247: raslescouettes - Re: les temps changent

C'est sûr que répondre "c'est de votre faute" aux parents qui nous disent "c'est de votre faute", ça va faire avancer le débat...

Sûr qu'il y a un souci du fait de l'autorité contestée (voire inexistante) de l'enseignant. Mais de là à faire des généralités sur "tous des enfants rois" et "tous des parents démissionnaires", faut pas non plus exagérer. Pis c'est pas constructif. Et enfin, ça ne fait qu'alimenter la guerre enseignant/parent quand nous avons besoin d'être soudé autour d'un intérêt commun (les enfants).

mamandindon

#253

2012-11-12 21:40

Sans parler de bonne ou de mauvaise éducation, les enfants d'aujourd'hui sont plus "zappeurs" que les enfants d'il y a 20-30 ans. Ce n'est la faute de pesonne, c'est la société qui veut ça.
Ils regardent plus la télé, ont plus de jouets, plus d'activités, partent plus en week-end ou vacances... Du coup, j'ai l'impression que leur temps de concentration diminue, qu'ils sont moins habitués à l'effort, qu'il est plus difficile de les intéresser...


Visiteur

#254 Re:

2012-11-12 21:45

#25: dindon77 -

On veut mettre les devoirs en classe parce que cetains éléves n'ont pas de parents derriere eux pour les aider......mais en procédent ainsi ,on raméne tous les éléves dans de mauvaises conditions.....et on mettra ainsi tout le monde à égalité.....c'est a  dire en difficuté,car pour ma part le soir avec mes enfants on reprend souvent des leçons plus ou bien moins comprises,et c'est grace à ce temps pris ensemble qu'ils peuvent étre de bons éléves.Pas tout le monde n'a pas cette chance,OK,mais ne sacrifions pas tous les éléves du coup.....trouvons une autre solution....

dindon des alpes

#255 Re: Re: les temps changent

2012-11-12 21:48

#247: raslescouettes - Re: les temps changent

Je ne suis pas d'accord avec toi ras lescouettes et je pensent que tes propos sans modération ne servent pas notre cause. Non tous les parents ne sont pas démissionnaires, non tous les enfants ne sont pas rois!!!  Je pense que la société et donc les enfants ont effectivement changé mais les raisons sont multiples, complexes et je n'ai pas envie de rentrer dans ce débat. Je suis PE aussi et je n'ai aucun compte à "régler" avec les parents... D'ailleurs, la plupart de ceux que je rencontre au quotidien sont charmants, censés, préoccupés par la scolarité de leurs enfants... Pour les autres, ils sont irrespectueux partout, c'est encore une autre réalité.

Je pense que la majorité des gens qui viennent sur ce forum veulent défendre la même cause pour les autres, ne nous abaissons pas à leur répondre... enfin c'est mon avis !

Laurent

#256 Re:

2012-11-12 21:50

#253: mamandindon -

Je souscris complètement à ce constat mamandindon.
Il est même parfois difficile dans un village d'essayer d'être responsable. Nos enfants sont sujets de moquerie et nous d'être vieux jeu si on veut les coucher tôt et limiter le temps devant des écrans.
En CE2 dans la classe de ma fille (qui se couche à 20h et exctinction des feux à 20h30), la plupart des enfants regardent le film ou l'émission de 20h50, certains trop nombreux sont même capables de raconter le programme de deuxième partie de soirée (y compris les séries américaines les plus violentes).
Nombreux sont ceux qui ont un compte MSN et même parfois Facebook !!!!
Les enseignants de maternelle se plaignent que beaucoup d'enfants arrivent à l'école le matin avec au moins une heure de programme TV dans la tête.
C'est effrayant et ce n'est pas faute d'information de la part des enseignants (très souvent sous les rires des parents).

dindon aux olives

#257 Re: Re: Re: Re: les temps changent

2012-11-12 21:58

#251: raslescouettes - Re: Re: Re: les temps changent

je comprends l'énervement, nous avalons suffisamment de couleuvres depuis trop longtemps, mais il faut maintenant tenter de fédérer toutes les bonnes volontés afin que ce mouvement soit porteur  :)

ZOUZOUN

#258 Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: La refondation, oui mais ...

2012-11-12 22:26

#246: Laurent - Re: Re: Re: Re: Re: Re: La refondation, oui mais ...

Bon et bien finalement vous n'êtes pas si méprisant que votre premier message le laissait paraître. Ce genre d'échange est vraiment bien mais on ne sait jamais sur sur quel ton les propos sont tenus.

Je suis PE et suis ravie que ce blog existe et que l'on puisse échanger entre collègues et parents. Ca change du portail de l'école, et surtout des échanges que l'on a au  portail. Je suis ravie que tout le monde puisse dire le fond de sa pensée, exprimer son mal être, poser des questions, partager des idées, des doutes. J'apprends que je ne suis pas seule à douter de mon métier, déprimer parfois mais aussi s'enthousiasmer. Je vois que nous sommes quand même "passionnés" mais débordés et que beaucoup de parents sont solidaires et intéressés par l'école de leur enfant. Merci pour votre soutien et intérêt.

Personnellement, ce blog me fait constater qu'il y a des enseignants qui profitent de cet espace de parole pour tout poser à plat : leur mal être et leur questionnement sur le fonctionnement de l'école. Et ils ne peuvent dissocier leur préoccupation du fonctionnement général de l'école de leur condition de travail. Il y a plusieurs revendications entremêlées. Alors c'est vrai, ça peut paraître indécent de ne parler que de ses conditions de travail aux yeux de certains parents mais ça fait partie de notre vie professionnelle aussi. Ca me fait penser parfois aux enfants qui ne s'imaginent pas qu'on mange, qu'on dort, qu'on a un mari et des enfants. C'est très bizarre pour eux de nous imaginer hors de la classe. Et bien, parfois, votre exaspération à nous voir revendiquer nos droits me rappelle vos enfants qui ne pensent pas qu'on a une vie ailleurs. Mais eux, je les excuse, ils sont petits !

Bon, ce n'est pas méchant ce que je dis. Je ne m'oppose pas aux parents. Certains sont sensationnels et apportent une aide précieuse pour la classe. Et sans eux, certaines activités seraient impossibles à réaliser. Mais laissez-nous râler un peu, revendiquer sans que cela vous gêne. Rassurez-vous nous n'oublions pas vos enfants.

Inquiète

#259 Les enfants au coeur de la crise

2012-11-12 22:32

Nous avons tous conscience que l'école aurait besoin d'une vraie bonne réforme qui répondrait mieux aux besoins de nos enfants (des programmes mieux adaptés, une répartition du temps de classe plus intelligente, des classes moins chargées et un temps périscolaire bien pensé et bien encadré).
Le souci est que notre président et ses ministres ont voulu lancer cette "refondation" malgré la crise et donc sans en avoir les moyens financiers : car, oui, les parents travaillent et les enfants ne vont pas se garder par l'opération du saint Esprit. Oui, les enseignants pourraient donner plus d'heures de classe dans l'année (mais pas gratuitement). Oui, les mairies pourraient mettre en place des projets éducatifs locaux plus étoffés et plus longs (mais avec quel budget ?). Oui, les parents pourraient faire garder leurs enfants encore plus longtemps ou souvent(mais cela a un coût aussi)...
Bref, la refondation se fait en dépit du bon sens car il n'y a pas l'argent pour la mener intelligemment. Et chacun, voyant midi à sa porte, craint pour son budget et son temps de travail.
Comment s'entendre pour l'intérêt de nos enfants dans un contexte de crise ? Cela va être très difficile.

Visiteur

#260

2012-11-12 23:07

Quand on envisage d'entamer une re-fondation, on ne se contente pas de refaire le crépis.
dirlette

#261

2012-11-12 23:21

Je viens de finir une longueeeeeeeeeeeee journée de travail et donc une longueeeeeeeeeeeee journée de commentaires sur ce fil, tout lire en continue permet de ne pas réagir à chaud et faire une petite synthèse des échanges.

J'ai lu:
Des parents s'interessant à la vie de leurs enfants à l'école et à la vie des écoles
Des enseignants fatigués de l'image que la société a de leur métier.

Des points d'accords entre parents et enseignants :
- Des programmes moins chargés surtout en élémentaire
- Une diminution des effectifs par classe qui permettrait aux enseignants de s'occuper de chaque élève.

Des manquements dans nos revendications :
- La formation des enseignants, je pense qu'il y a peu de commentaires à ce niveau car nous sommes surtout des enseignants en poste qui "subissons" les réformes depuis trop longtemps. Pour avoir une fille en formation actuellement, je peux vous assurez que c'est compliqué de suivre et mm de savoir exactement ce qu'il faut critiquer tant c'est tout et n'importe quoi... Le ministre a dit qu'il allait revoir cette formation il est grand temps car là comment dire " ça fait peur"???
- Pour ma part je déplore que le travail d'équipe et de direction soit peu au coeur du débat mais il est vrai que ce n'est pas l'intérêt de l'enfant...
-Pour finir, on parle beaucoup des fondamentaux, des programmes trop chargés mais la place de la maternelle dans les débuts de l'apprentissage ?????

Une belle journée de débat intéressants à lire au retour de son Conseil d'Ecole.

tom

#262 Re: Re: Re: les temps changent

2012-11-12 23:26

#249: dindon aux olives - Re: Re: les temps changent

Exactement, il y a de "bons" parents comme des "moins bons", de même chez les enseignants ou dans n'importe quel autre métier. Même s'il y a parfois un ras-le-bol général et que nous pouvons être à cran à cause d'une minorité de parents, nous opposer n'aboutira à rien et il ne faut pas détourner le sujet : la refondation et les solutions à proposer. Ce qui concerne bien évidemment tout le monde.


Visiteur

#263 Re: Les enfants au coeur de la crise

2012-11-12 23:47

#259: Inquiète - Les enfants au coeur de la crise

Je ne suis pas d'accord avec Inquiète lorsqu'elle dit que les enseignants pourraient donner plus d'heures mais pas gratuitement. En ce qui me concerne, je suis débordée par la quantité de travail (ce soir, par exemple, encore une réunion avec parents, psychologue scolaire et maîtresse du RASED ; demain soir, conseil des maîtres ; jeudi et vendredi soir, réunion avec parents pour PPRE ) en plus de  mes préparations et corrections  (pour un cours à double à 29 )!

Si je fais des heures en plus, même en étant payée, cela va finir par retentir sur la qualité de mon travail ; je vais vraiment finir par ne plus savoir assumer et remplir ma mission correctement ... jusqu' au burn out .

josé1

#264 difficultés d'accès au métier d'enseignant

2012-11-12 23:47

Il faudrait revenir à un système éducatif beaucoup moins élitiste en prévoyant un concours d'entrée à l'IUFM niveau maxi Bac+3 et une formation obligatoire de 2 ans. Actuellement avec un niveau d'admission à BAC+5 seules les couches sociales favorisées peuvent accéder au métier. IL y a une véritable crise de la vocation. l'ascenseur social est resté bloqué en haut.
une dinde bien farcie

#265 Re: Re:

2012-11-13 00:13

#243: Laurent - Re:

j'ai fait ma scolarité en primaire à la même époque que vous, et j'ai suivi la scolarité d'enfants de ma famille puis les miens sans discontinuer depuis ... et maintenant c'est moi qui enseigne.

 

"
Les programmes sont-ils plus (trop ?) lourds ?
Nos enfants sont-ils plus difficiles ?
Les parents ne sont plus suffisamment vos alliés ?"

 

1) oui clairement. A notre époque et même jusqu'il y a peu nous étions plus centrés sur les fondamentaux : le gros du programme était centré sur le français, les maths , l'histoire-géo de la France, les "leçons de choses" et j'ai eu un peu de sécurité routière. Depuis , on a rajouté se brosser les dents, les langues étrangères mais aussi connaitre les bases de la mondialisations (oui en CE2 j'ai au programme la circulation des marchandises dnas le monde ... sont des génies nos enfants) ou des bases de secourisme (certes utiles). Nous faisions peu de sport maintenant c'est beaucoup plus....A j'oubliais l'informatique ....(qui balbutiait quand j'étais au primaire) ...

on avait le luxe de prendre le temps sur une notion, de répéter encore et encore ....  maintenant les enfants balaient quasiment tout ce qu'ils verront au collège mais ont intérêt à comprendre vite ... parce que si on veut boucler le programme pas le temps de s'arrêter, zou on zappe sur la suite.

 

2) Nos enfants ont des vies plus trépidantes: plus d'activités extra scolaires (à mon époque les veinards faisaient une activité le mercredi ... maintenant j'ai des élèves qui en font 2 ou 3 par semaine). Rajoutez plus d'écran : plus de chaines de tv , les jeux videos etc ... et beaucoup plus d'enfants en collectivité aussi. Gamine, la plupart de mes copines allaient soit chez une nounou soit avec maman le soir . L'an dernier la moitié de ma classe de maternelle de PS allait au périscolaire : 12 mômes sur 25 (souvent matin et soir d'ailleurs ... 7h-19h blam dès 3 ans , rajoutez ceux qui vous racontaient le 2ème épisode des experts de 23h hein) .... forcément que ce n'est plus les mêmes enfants.

3) oui et non. il y a toujours des parents respectueux mais beaucoup de parents oublient effectivement une réalité : les enfants ne se comportent pas pareil en classe et à la maison. Et ont tendance à croire que nous n'avons qu'un élève : leur enfant. Et pensent qu'on gère un groupe de 30 élèves comme une fratrie(2-3 enfants ?) .

et puis aussi venir nous voir en nous disant "je ne sais pas pourquoi vous faites çà expliquez moi" plutôt que "c'est du n'importe quoi votre truc" ;-) .

 

JEF

#266 Re:

2012-11-13 01:00

#261: dirlette -  

 Je souhaiterais ajouter à ces différents points, même s'ils ont été peu abordés dans la discussion, l'importance de l'accompagnement des enfants en situation de handicap ou de ceux qui sont en grosse difficulté scolaire. Je crois que ce sont 2 points où enseignants et parents peuvent se rejoindre. Pour avoir pu bénéficier pendant deux années des interventions d'un SESSAD pour l'un de mes élèves, je peux vous dire à quel point cela m'a été bénéfique pour adapter mes apprentissages à cet élève ( adaptation matérielle pour l'ergothérapeuthe, soutien psy de l'enfant et de la famille, rééducatrice pour ce qui est du scolaire...).  2 années d'un vrai travail d'équipe où nous avons cheminé ensemble, pour finalement trouver une place adaptée pour cet élève qui s'y épanouit pleinement. Malheureusement, j'ai vu aussi des enseignants impuissants face à une difficulté tellement grande dûe au handicap, qu'ils en pleuraient en réunion. J'ai vu des parents terrassés de douleurs parce que l'école, du coup, devenait un lieu de souffrance pour leur enfant. C'est aussi une réalité de notre métier: on l'aborde peu parce que ce n'est pas la majorité de nos élèves. Et pourtant, c'est si important à mes yeux.

Enfin, le sujet plus général de l'enfant en grosse difficulté dans une classe: le drame de notre métier se situe bien là pour moi. Combien d'enfants repérés en difficultés dès leur plus jeune âge, signalés et qui se plantent, comme on l'avait prévu, parce que plus personne ( et là, je parle du Rased) ne met les pieds dans une classe pour conseiller les enseignants? Je ne suis pas rééducateur, je n'ai malheureusement pas ces compétences. Je ne suis pas psychologue non plus. Alors, je passe nombre d'heures à préparer un travail individualisé, pour un résultat qui n'est jamais à la hauteur de mes espérances. La raison en est simple: c'est que la réponse que je leur apporte n'est pas la bonne. Certains élèves n'ont pas besoin d'un enseignant mais bien d'un rééducateur ou de séances avec un psychologue. Moi, ça me fait bondir quand j'entends parler de ces élèves qui arrivent en 6 ème sans maîtriser la lecture. Moi, je suis en moyenne et grande section et ils sont repérés dès cet âge là!!!! Quand je parle du Rased en ces termes, ce n'est évidemment pas pour les incriminer. Bien au contraire: je déplore leur démantèlement ces dernières années dans une quasi indifférence : un élèves par ci par là, ça ne fait bouger personne. Parents d'élèves, trouvez vous normal qu'on nous réponde : " Je ne viendrai pas aider cet élève parce que ton école est trop loin? Pourtant, il en aurait tellement besoin...". Est-cela l'égalité pour tous?

Alors, oui, on râle, mais on râle parce qu'on veut les aider les élèves, tout comme on veut aider les parents. Il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Nous avons tous des souvenirs de parents méprisants à nore égard comme nous avons le souvenir aussi de collègues tire au flanc.  Moi, je crois que je suis heureux dans ma classe avec mes élèves mais j'en ai marre que nos heures ne soient pas non plus reconnues comme les profs de collège. Pourquoi ne touche t-on pas l'ISOE, comme eux, pour nos équipes éducatives, nos rencontres avec les parents, nos réunions ?


Visiteur

#267

2012-11-13 08:05

La moitié des élèves élèves de mon école ne verront personne sur le plan médical jusqu'au CM2: l'infirmière a vu son nombre d'école doubler, du coup elle vient une année sur deux pour voir seulement les petites sections . Le médecin scolaire a vu aussi sa charge doubler du coup elle s'occupe des dossiers mais ne voit presque plus les enfants: il a fallut 10 mois de coups de téléphone pour qu'elle vienne voir un élève pour qui on montait un dossier à la maison du handicap.

Je fais de mon mieux mais je ne peux pas faire avancer les dossiers d'aide quand mes élèves ne voient personne dans le médical même si je me rends bien compte qu'il surement y a un problème de handicap nécessitant un aide individuelle car je ne suis pas médecin et ne peut pas poser de diagnostics médicaux!

JEF

#268

2012-11-13 08:15

J'ai omis de dire dans mon message 266 quand je parle des enseignants impuissants face à la gestion du handicap qu'ils ne bénéficiaient pas, comme moi, des interventions du SESSAD: personne, et parfois même pas d'AVS pendant plusieurs mois!

Ce message a été supprimé par l'administrateur du site (Montrer les détails)

2012-11-13 10:24


Ce message a été supprimé par l'administrateur du site (Montrer les détails)

2012-11-13 10:24


Thanksgiving

#271 Re: Re: Re:

2012-11-13 13:21

#265: une dinde bien farcie - Re: Re:

Lors d’une longue séance de discussions hier soir (12 novembre), le ministre a précisé ses intentions concernant la modification des rythmes scolaires.

La réforme entrera en vigueur dès la rentrée scolaire 2013.
•Les vacances d’été ne seront pas amputées.
•La possibilité de faire classe le samedi matin ne sera pas exclue.
•Le temps d’enseignement devant la classe entière n’excèdera pas la durée actuelle de 24 heures hebdomadaires.
•Le contenu actuel des 108h est soumis à la concertation et pourra donc évoluer.
•L’aide personnalisée, dont les horaires actuels sont maintenus, entre dans le champ de la négociation et pourra donc évoluer.
•Des négociations sur la compensation financière de la perte de pouvoir d’achat (déplacements supplémentaires, garde d’enfants notamment) seront ouvertes.
Les multiples interventions du SE-Unsa, à tous les niveaux de l’État, ainsi que le courrier intersyndical avec le Snuipp et le Sgen, auront permis d’obtenir l’ouverture indispensable d’une négociation.

Le cadre de la négociation défini par le ministre portera sur :

la journée : elle pourrait s'étaler, dans le cas commun, sur 5h15, mais le ministre n’exclut pas la possibilité de laisser de la souplesse quant à la place de 24ème heure, à l’initiative des équipes pédagogiques, selon leur projet ou des spécificités locales. Ex : une semaine avec 1 journée de 6 heures et 3 journées de 5h, ou une semaine avec 2 journées de 5h30 et 2 journées de 5h. Pour le SE-Unsa, un horaire de 23 heures d’enseignement maximum reste un objectif.
l’aide personnalisée : le ministre ne veut pas revenir sur ce temps spécifique. Mais la question de son volume, de son contenu, de son organisation par les équipes est soumis à la négociation. Pour le SE-Unsa, une très large liberté pédagogique doit être laissée aux équipes quant à la finalité et l’organisation de ce temps devant élèves.
le reste des 108 heures : il fait lui aussi l’objet de la négociation. Le SE-Unsa a largement fait valoir que le mercredi après-midi devait être préservé pour l’organisation personnelle des enseignants. La densité des animations pédagogiques doit être revue. Pour le SE-Unsa, la journée de solidarité et la deuxième journée de prérentrée devront faire partie de la négociation.

...

Roken

#272

2012-11-13 15:09

Bonjour,
Je vais apporter ma petite contribution à ce débat.
J'ai 40 ans, cadre dans le privé, 2 enfants en primaire.

1) Les instits mal aimés
Je m'interroge. Dans toutes mes discussions avec mes amis, ou au boulot avec mes collègues, je n'ai jamais rien entendu qui ressemble de près ou de loin à "les instits sont des fainéants"
(Et pourtant je vous garantis que c'est du CSP+ qui vote ultra majoritairement à droite. :))
Ce boulot est difficile, voir très difficile, et vous avez une grosse pression en classe. Dans le privé, c'est le boss qui sert d'exutoire.
Votre hiérarchie étant inexistante, et ne pouvant pas vous défouler sur les enfants, ne vous restent que les parents ou le ministre pour incarner les problèmes de l'école.
Alors forcément quand le ministre est de gauche... Pourtant les parents ont globalement les même intérêts que vous.
C'est frappant à la lecture de ce blog. On trouve évidemment 2/3 excités de chaque coté, mais même les PE modérés semblent persuadés que les parents ne les comprennent pas.
Et c'est d'autant plus étrange que le traitement de l'incompréhension est pourtant le coeur de votre métier. :)
Quand un enfant ne comprend pas, vous vous dites "quels mots vais-je employer pour me faire comprendre ?", pas "il me méprise !". Faites pareil avec les parents, ce ne sont jamais que de grands enfants.

2) les conditions de travail
Au premier rang desquelles, le salaire.
On a toujours l'impression avec les enseignants que vous n'osez pas dire que vous voulez du fric.
Du coup, vous essayez de nous enrober vos revendications derrière des termes vagues comme "la défense de l'école" ou "le bien des enfants".
Mais il n'y a pas de honte à avoir. Le PE est peu payé au regard de son temps de travail. Le prof de collège est peu payé au regard du niveau d'étude exigé.
Là où ça devient problématique, c'est quand on exige du bac+5 pour des PE, ce qui est complètement débile, surtout que le concours ne justifie pas ce niveau de connaissance.
Dès lors, combien de jeunes bac+5 vont accepter d'être payés 1500 € par mois avec pour seul horizon une progression d'escargot ?
Ensuite, les postes.
Je suis horrifié par l'organisation de l'EN. La maitresse de mon fils prévenue le jour de la rentrée à 8h15 de l'endroit où elle devait faire cours à 9h.
Ben oui, la titulaire était en arrêt... maternité ! Signalé et prévisible depuis 5 mois, pas une fièvre de la veille au soir ! Bravo les gars !!!
Les débutants qui se retrouvent sur 3 classes dans 3 écoles différentes à chaque bout du département, c'est n'importe quoi.
Qu'on commence déjà par rationnaliser tout ça, ça ne coutera pas un rond.
Interdire les 1/4 et les 3/4 de temps, ne plus autoriser que les temps complets et les mi-temps => Plus de prof sur 3 voir 4(!) classes.
Ca c'est l'intérêt des élèves. Comment croire que le prof, qui doit préparer des séquences pour 3 niveaux différents pour des classes qu'il partage avec d'autres profs qu'il ne croise jamais, pourra faire du bon boulot ?
Surtout que ces postes de m..., bien sûr c'est pour les débutants !

3) Les rythmes scolaires
Ce qui m'impressionne toujours dans ce débat, c'est que l'intérêt de l'enfant semble se limiter aux connaissances qu'il contient, comme un dictionnaire en quelque sorte...
Moi j'ose dire qu'apprendre une poignée de choses en plus à l'école le samedi matin n'est pas dans son intérêt si cela revient de fait à le priver de ses grands parents qui habitent à 500 km.
Un enfant a besoin d'avoir une vie sociale (amis, famille) en dehors de l'école, il a besoin de jouer, il a besoin de regarder un peu la télé (si, si !), il a besoin de plein d'autres choses.
Si c'est pour en faire un polytechnicien autiste, non merci.
Perso je récupère mes enfants à l'école, on arrive à la maison à 18h45, je commence par recorriger les devoirs même si cela a déjà été (mal) fait à l'étude.
Et clairement, 15min ça va, mais je refuse que cela dure plus. Car ensuite il y a les bains, le repas, le jeu (ET OUI JE VEUX QUE MES ENFANTS SE DETENDENT), la chambre à ranger, et le dodo à 21h.
2h, rien de trop pour faire tout ça.
Le mercredi matin travaillé ça ne changera rien pour les miens qui passeront toujours autant de temps à l'école, vu que mon boss ne me laissera pas partir 30 min plus tôt pour faire plaisir à M. Peillon.
On touche là aussi le problème des associations de parents d'élèves, tenues à 95% par des mères au foyer qui ne comprennent pas ce point de vue...

4) La productivité.
Ouh le vilain gros mot ! Et pourtant... La nation dépense bien plus d'argent qu'elle n'en a (environ 20% chaque année), la tendance ne peut être qu'à la baisse.
La seule solution si on veut augmenter le niveau des élèves, c'est donc de réussir à faire mieux avec pas plus, voir moins.
Je m'intéresse beaucoup à l'EN et ce qui me choque le plus, c'est le manque de cohésion entre les PE.
Beaucoup de PES dénoncent le manque de soutien (voir carrément la mise à l'écart) de la part des titulaires.
Chaque prof décide librement de comment il enseigne, il prépare ses courts seul dans son coin.
Certes c'est plus intéressant pour lui, mais est-ce le plus efficace ? Quand je dirigeais un petit service, chacun de mes collaborateur avait son périmètre, mais tout le monde appliquait les même procedures.
Si un d'entre eux avait une bonne idée, elle devenait alors un standard impératif pour les autres. Pourquoi constamment réinventer la roue ?

Voilà quelques pistes de réflexion...
Pour ma part, j'attends mes résultats aux écrits du CRPE, prévus pour après demain. :)

encore moi

#273 Re:

2012-11-13 15:22

#272: Roken -

j'aime beaucoup  tout ce que vous dites , c'est à peu de choses ce que j'aurais ecrit !

encore moi

#274 Re: Re: Re: Re:

2012-11-13 15:26

#271: Thanksgiving - Re: Re: Re:

je rebondi sur ce que vous ecrivez et donc ce que el ministre dit :

 

ça pourrait etre le mecredi ou le samedi ? enfin un peu de concertaion ! on fait comment si dans une meme commune ou departement ou a pas classe les memes jours (voir enfants de divorcés et donc famille recomposée avec garde d'enfant  les weekend !!)

 

idem pour la journée de classe qui pourrait variée selon les spécificités locales. !  donc encore une fois tout le monde n'est pas sur le meme pied !

 

du grand n'importe quoi ! soit c'est toute la France et toutes les ecoles  avec les memes jours et les memes heures  , soit c'est personne !

dindondindon

#275 Re:

2012-11-13 15:36

#272: Roken -

Je réponds de mon point de vue.

 

1) Peut être qu'il y a une généralisation qui est faite il faut l'avouer. On le fait souvent sans vraiment s'en rendre compte. Est-ce parce que j'ai travaillé parfois dans des quartiers carrément huppés, ou alors dans des quartiers dit "zone violence" avec de la misère sociale mais il faut avouer que j'ai une minorité de parents qui reconnaissent et soutiennent le travail des enseignants. J'imagine que forcément on voit toujours plus ceux qui s'expriment. Et ceux qui s'expriment sont plus souvent ceux qui dénigrent notre travail. Disons que pour une classe de 25 élèves il y en a 5 parents qui vont critiquer ouvertement notre travail, 2 qui vont remercier et le reste qui ne dira rien du tout. Et on a tendance à généraliser. Mais je pense que le côté médiatisation des enseignants n'est pas pour nous servir quand certains politiques peuvent annoncer que s'ils avaient voulu garder un boulot de planqué et bien payé ils seraient restés dans l'enseignement...

 

2) Je n'ai pas forcément envie d'être mieux payée. Bien sur je ne serai pas contre une augmentation. Mais ce qui m'intéresse vraiment c'est d'avoir des conditions de travail convenables, et que l'on ne nous rajoute pas des frais supplémentaires. Une chose est vraie, l'organisation de l'EN est catastrophique en ce qui concerne les remplacements et les affectations.

 

3) On est bien d'accord l'enfant c'est un tout et pas seulement un potentiel. Et c'est pour cette raison qu'il est indispensable si l'on parle du rythme de l'enfant de VRAIMENT RACCOURCIR la journée. Pour laisser plus de temps aux activités autres. Mais pour cela c'est toute une société qu'il faudrait changer.

 

4) Je pense que ce serait une erreur d'uniformiser les méthodes... ceci étant certains pays le font... on gagnerait beaucoup en temps de préparation et recherche. Un exemple de système qui existe : le gouvernement fournit aux enseignants TOUS les cours. Tout est prêt. L'enseignant n'a plus qu'à faire 'bêtement' ce qu'on lui dit sur le papier (le temps de chaque phase sont même précisés). Les enseignants ont alors seulement à lire en amont les documents déjà prêts et à corriger après.

Certes ça uniformise les apprentissages. Ca facilite la vie des enseignants. Mais alors si c'est pour en arriver là... je trouve que presque n'importe qui pourrait alors enseigner puisqu'il n'y a qu'à suivre la procédure. Et puis je crois que le boulot perdrait beaucoup de son intérêt. J'aime chercher de nouveaux thèmes de projets, créer des rallyes divers et variés, tester une méthode ou une autre. On évolue aussi dans notre façon d'enseigner. Quand j'ai débuté j'aimais beaucoup les fichiers tout prêt. Aujourd'hui je n'arrive plus à les utiliser. Je m'ennuie si deux années de suite je lis le même livre avec mes élèves...

Et puis uniformiser ça serait finalement laisser je pense encore plus d'élèves sur le bord du chemin. A moins que le gouvernement ne fournisse aussi les versions différenciées.