AS de la Carsat LR

                                                                             Monsieur MICHON

                                                                             Madame D’AVRINCOURT 

                                                                             Madame BOURDEL

Mesdames, Monsieur,

La nouvelle COG amène avec elle de nouvelles injonctions aux agents des services sociaux. Cela fait maintenant plusieurs mois que ces derniers font remonter d’importantes difficultés sur des questions de sens du travail et de l’écart entre les attendus institutionnels et la réalité du travail et des besoins des assurés. Ces nouvelles orientations montrent encore une fois que malgré les remontées régulières des agents, l’incompréhension demeure.

Plusieurs CPG posent question quant au métier d’assistante de service social à la CARSAT, mais une directive en particulier est plus problématique.

« L’évaluation PDP » correspondant à l’appel de l’ensemble des assurés sociaux ayant eu un accompagnement avec une assistante de service social dans le cadre de la PDP 6 mois après que celui-ci soit clôturé. L’appel est réalisé soit par un AS soit par une CSAM.

Cette directive pose plusieurs questions : Celles du sens, de son objectif pour l’assuré, de son objectif pour l’institution, de la systématisation, …

La clôture d’un accompagnement social signifie, pour l’assistante de service social et l’assuré, la fin d’un engagement mutuel et le relais de l’accompagnement vers d’autres partenaires lorsque cela est nécessaire.  Aussi, reprendre contact, 6 mois après la fin de cet engagement, pose la question du sens, sans compter les situations pour lesquelles la clôture a été difficile, les situations pour lesquelles nous risquons de créer un besoin auquel nous ne pourrions sûrement pas répondre. Et enfin, nous viendrions potentiellement parasiter le sens du nouvel accompagnement réalisé par un partenaire ou mettre en exergue, auprès de l’assuré, une situation difficile qui perdure, au risque de le mettre en difficulté psychologiquement.

 

Pour rappel :

« L’intervention du travailleur social dans une situation individuelle ou familiale, ou encore un groupe, ne peut être que limitée dans le temps. […] Cette fin peut aussi bien être perçue comme une mort ou comme une renaissance. » C. DE ROBERTIS Méthodologie de l’intervention en travail social.

 

Faire réaliser cette démarche par une CSAM plutôt que par une assistante de service social ne règle pas le problème et en génère de nouveaux. Les assurés, pour beaucoup, ont bien conscience que les CSAM font partie du service social de la CARSAT et sont en lien avec les assistants sociaux. La nécessité d’entrer dans des questionnements personnels risque de les mettre en difficulté car sans relais ensuite. Enfin, faire appeler les CSAM laisse suggérer qu’elles aient eu accès à des informations qui relèvent des échanges entre l’assuré et le travailleur social soumis au secret professionnel.

Pour rappel :

L’assistant social est le seul responsable du dossier social de l’assuré et des éléments qui y sont inscrits et qui peuvent lui être transmis comme le prévoit la loi à sa demande.

Ensuite, la systématisation de cette pratique s’oppose au fondement métier des professionnels du service social qui instaure comme principe fondamental de tout acte professionnel : l’autonomie.

 

Pour rappel :

« Tenant compte de la nature et des objectifs de l’organisme employeur, l’assistant social s’assure qu’il peut disposer de l’autonomie nécessaire :

            - Pour choisir la forme de ses interventions et les moyens à employer.

            - Pour décider de la poursuite ou de l’arrêt de son action. »  

Extrait du code de déontologie de l’assistant de service social.

 

Par ailleurs, quel est l’objectif de cette directive ? Que veut-on évaluer ? Le travail de l’assistant de service social, l’impact de son action, l’évolution de la situation de l’assuré ? Notre accompagnement social PDP ne peut s’évaluer au seul résultat de la situation professionnelle de l’assuré 6 mois après. Cette dernière relève d’une multitude de facteurs (moyens de l’entreprise du salarié pour le maintien dans l’emploi, environnement médico-social, ressources personnelles de l’assuré, marché du travail et de la formation, entre autres). L’évaluation de nos actions ne doit se faire qu’au travers des moyens et non des résultats. Nous ne sommes pas un service commercial !

Et en quoi connaitre la situation professionnelle, à elle seule, des assurés, a posteriori, nous permettra d’évaluer la qualité de notre accompagnement et le faire évoluer si nécessaire ?

A noter également l’absurdité du mode opératoire qui contraint à ne pas réouvrir le dossier social pour ne pas générer une nouvelle échéance à 6 mois, ce qui signifie qu’il n’y a pas de comptabilisation de la charge de travail !

 

Aussi, pour toutes ces raisons, nous nous opposons à la réalisation de cette action.

Nous vous demandons de nous soutenir en intervenant auprès du niveau national afin de l’annuler, dans l’intérêt des assurés et le nôtre, pour ne pas aller à l’encontre de notre code de déontologie professionnel auquel notre Diplôme d’Etat nous engage.  

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Mesdames, Monsieur, nos salutations distinguées.

 

 

Les assistant.es de service social de le CARSAT LR

 

 

 

 


Les AS de la Carsat LR    Contacter l'auteur de la pétition

Signer cette pétition

En signant, j'autorise Les AS de la Carsat LR à transmettre les informations que je fournis sur ce formulaire aux personnes ayant un pouvoir de décision sur cette question.

Nous ne publierons pas votre adresse e-mail en ligne.

Nous ne publierons pas votre adresse e-mail en ligne.







Publicité payante

Nous ferons la promotion de cette pétition auprès de 3000 personnes.

Apprendre encore plus...