Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

Lucas

/ #136 Re: Re:

2012-11-09 20:23

#132: Laura - Re:

Je vais répondre une dernière fois, et après, ben vous ferez comme vous le sentez.

Laura, je me bats au quotidien localement et nationalement (dans le cadre associatif) pour que l'école "bouge", donc, je ne fais pas partie de ceux qui pensent éviter le déluge. Pas seulement pour mes 3 petites filles, mais pour l'école et ce qu'elle représente dans la société toute entière.

On ne sait pas ce qu'il y aura dans la "réforme" des rythmes scolaires (je suis d'accord pour oublier le mot "allègement") et si ce n'est que pour faire du rafistolage, comme pour l'aide personnalisée, comme tu le décris,OK, ça ne vaut pas le coup. OK aussi pour que les enseignants obtiennent des contreparties si ces mesures se mettent en place.

Je regrette que l'administration n'ait pas mis en place une discussion pour les enseignants. Cela aurait pu se faire dans le cadre des animations pédagogiques. Reste que c'est à la nation de décider de son système éducatif, pas aux enseignants, nous ne sommes pas les premiers concernés par la Refondation. Les premiers concernés sont les minots.

Je crois que le gvt s'est engagé dans cette Refondation sans billes, et les principes ne suffisent pas. Je crois aussi que le changement de rythme scolaire est un bon outil pour faire bouger le reste. Avec les réserves exprimées plus haut.

Et je sais bien que tu n'a rien contre les charcutiers, que c'est un élément de langage, mais on diffère sur ce point. Le "charcutier" a son mot à dire sur l'organisation de l'école de la République.

Je ne reviens pas sur le Rased, tu confonds le dispositif et les personnels. De plus que cela "marche" ici ou là ne signifie pas que le dispositif  fonctionne dans la République (comme les devoirs ou les redoublements...). La formation doit pouvoir intégrer des modules spécifiques pour enseigner à de très jeunes élèves, gérer la difficulté scolaire, appréhender le décrochage et réserver à de vrais spécialistes le soin d'aider les quelques cas qui relèvent du champ médical (la psychologie est du domaine médical, la rééducation aussi... quand cela ne s'applique pas à des camps).

Les enfants handicapés. Ben oui Laura, c'est la première année où aucun enfant handicapé ne fréquente mon école. Jusqu'à présent c'était 2 voire 3 par an. L'école n'a pas à "intégrer", elle scolarise, et c'est à elle de "prendre en charge", avec une aide quand on en a besoin. Pour ma part je milite pour que l'école ait les moyens de définir ses besoins et la capacité d'embauche. On serait plus réactif et plus près des réels besoins.

 

Sur les municipalités. Je ne partage pas du tout l'amalgame entre des préoccupations légitimes des élus (propriétaires, bailleurs de fonds, responsable du temps éducatif municipal) et leur supposée volonté de vouloir nous inféoder.

"Pour mener à bien cette réforme, les ensei­gnants devront apprendre "à tra­vailler avec des acteurs exté­rieurs à l'école, issus du monde écono­mique bien sûr, mais aussi des col­lec­ti­vi­tés locales, ainsi qu'avec les parents " afin de "mieux arti­cu­ler le temps sco­laire et le temps éduca­tif"

Il n'y a rien de choquant là-dedans. Oui nous devons apprendre à considérer les autres comme des partenaires. Nous avons tout à y gagner. Oui nous devons mieux articuler temps scolaire et temps municipal, oui il faut de la cohérence puisque ces temps se déroulent dans le même lieu et concerne le même public. Bien entendu que le préalable c'est une école "forte"en capacité d'être un interlocuteur crédible face aux partenaires. D'où l'autonomie... garante de l'indépendance.

Sur l'aide administrative, pour avoir quelqu'un au bout du tél. suffit d'un répondeur. Et dis-moi, si l'IEN téléphone et veut parler à la dirlette, l'EVS ne vient pas te déranger dans la classe?

Que le dirlo ait besoin d'un personnel, sans aucun doute, surtout quand on a une classe à gérer, mais pas d'une aide "administrative",  qui en l'état actuel, n'a aucun sens puisque le directeur n'est pas reconnu comme tel et n'aiderait, de fait, que les circos. à accentuer leur pression sur les écoles. Quelqu'un qui puisse ouvrir le portail, réceptionner les colis, mais aussi surveiller des élèves, les répartir...ce n'est pas de l'administratif.

 

Je crois en effet que nous partageons beaucoup Laura, notamment le constat et la préoccupation de ne pas laisser le désert derrière nous... Malheureusement nous divergeons sur les remèdes... tant pis.