Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

Dindon62

/ #120 Lucas

2012-11-09 00:24

Quelques réponses vite fait aux propos de "Lucas".
Concernant la "rupture avec l’existant (refonder) avec l’amélioration de l’existant (réformer)", le projet Peillon, justement, se réduit à cette réformette des rythmes: aucune mesure réelle à côté (effectif des classes, service des enseignants, programmes, organisation générale des écoles...). Aucune rupture donc, mais plutôt une aggravation de qui déjà ne fonctionne pas.
En définitive, c'est bien le ministre qui a réduit sa pompeuse "refondation" aux rythmes, et même plus précisément au passage à 4 jours 1/2 en élémentaire. Il est tout à fait légitime d'en faire une des revendications principales contre la mascarade qui est en train de se jouer... Et il est assez surprenant de voir quelqu'un qui a vu ses "conditions de travail se dégrader sans cesse depuis une bonne 20aine d’années" et va les voir davantage encore se dégrader, venir revendiquer ici de ne pas s'associer à un mouvement qui demande que cette dégradation s'arrête.

D'autres points évoqués sont plus inquiétants :
- l' "autonomie" des écoles réclamée n'est rien d'autre que le démantèlement du caractère national de l’école publique et du statut de ses enseignants.
- la "prise en charge par l’école des remplacements courts" s'inscrit totalement dans une politique de rigueur budgétaire qui veut faire porter aux salariés une dette dont ils ne sont pas responsables. Il existe, dans le 1er degré, des personnels chargés de remplacement, faut-il supprimer ces postes ?
- le RASED n’a jamais prouvé son efficacité : si, pour moi, directeur chargé de classe, avec également une ancienneté conséquente, l'efficacité est quotidienne, pour tous les enseignants de mon école. Il faut non seulement rétablir les postes de RASED supprimés, mais également créer les RASED partout où c'est nécessaire.
- l'indépendance des enseignants face à la collectivité territoriale: c'est le principe même de la fonction publique d'état qui garantit l'indépendance du fonctionnaire face aux divers pouvoirs locaux, indépendance qui lui garantit de pouvoir assurer sa fonction, sur tout le territoire, sans devoir tenir compte des diverses pressions.

Si défendre l'école républicaine et le statut de ses enseignants est "corporatiste", alors peut-être que cette pétition est "corporatiste"...
Mais en tout état de cause, ceux qui sont attachés à cette école républicaine et à ses valeurs signeront sans hésiter la pétition.