Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

dindon1jourdindontoujours

/ #727 Au royaume des confusions...

2012-11-27 11:50

Les critiques peuvent fuser vite lorsque la mission des enseignants n'est pas clairement définie et lorsque les mairies, les associations de parents ou même le ministère commencent à brouiller les pistes :

Un professeur des écoles a pour mission d'enseigner (cf les programmes)et peut-être même éduquer (EDUCATION nationale)... mais ce n'est pas un animateur, une nounou, un moyen de garde à moindre frais !

Pour exemple (mais il serait aisé de s'étendre sur ce sujet tant les exemples sont nombreux) les sorties scolaires et classes-découverte ne sont pas un dû, une obligation : elles viennent renforcer les enseignements, donner du sens à un sujet vu en classe. Cependant, et cela a déjà été dit, elles s'organisent souvent sur le temps personnel de l'enseignant avec de longues heures de montage de dossier, de réunions préparatoires (bénévoles ; non comptées dans les 108 heures que doivent les professeurs des écoles en dehors du temps de présence des élèves)et de démêlés avec les parents (y aura-t-il assez d'accompagnateurs ou trop ? Dans ce cas, il faut tirer au sort et se justifier. Le montant de certaines activités ne pouvant être financé par la coop., il faut aussi faire les comptes, rendre des comptes -normal- et se justifier encore...).
Les spectacles, kermesses, portes-ouvertes en dehors du temps de classe sont aussi une (bonne volonté) des enseignants pour donner vie à l'école, rencontrer les parents dans un autre contexte, ouvrir l'école. Mais cela n'a quasiment rien de "pédagogique" et repose encore sur le bénévolat.
Il y aurait encore foule d'exemples. Ceci serait plutôt bien vécu si nous avions le plus souvent un retour positif des familles et si cela n'était pas réclamé comme un dû (au risque de me répéter)car la plupart des collègues vivent leur métier (car c'en est un ; ce n'est ni le Carmel ni un engagement chez les hussards) avec beaucoup de coeur et d'investissement personnel (au détriment de leurs propres familles parfois...).

Pour en revenir à nos moutons, c'est à dire "les nouveaux rythmes scolaires", on joue à fond les ballons sur cette confusion école/garderie : l'idéal pour les enfants seraient de venir le samedi matin (puisque les paroles des chronobiologistes sont paroles d'évangile) et non le mercredi ! Mais fi de tout cela ; ceci ne coïncide pas avec l'évolution de la société... donc ce sera le mercredi.
Les scientifiques et spécialistes disent aussi que nos journées d'école sont bien trop longues. On propose dans un premier temps de finir à 15h30 en échange du mercredi matin (répartition différente des heures de classe). "Mais ma bonne dame ! Qui va garder les enfants ? Qui va payer ? Y a pas de sous...". Alors on propose d'allonger la pause-déjeuner à 2h30 ou même 3h (qui, dans la plupart des écoles, n'est pas une pause mais une épreuve)pour repousser la sortie des classes à 16H30 au plus tôt. Et 1 heure par semaine de travail des enseignants se trouve, de plus, mise à disposition des mairies (ne deviendrions-nous pas des employés communaux traités sur le même pied que les animateurs ?)
On marche sur la tête.

La priorité pour l'école, me semble-t-il est de redéfinir ses programmes pour que chaque élève soit armé pour le collège, que les classes n'atteignent plus jamais 30 élèves ou plus, qu'il y ait une vraie politique d'accueil des enfants en situation de handicap qui se donne les moyens financiers ET humains.
En parallèle, et sans tout mélanger, l'Etat devrait avoir un vrai projet pour les modes de garde des enfants de plus de 3 ans après/avant l'école, pendant les vacances. Pour que ni les parents ni les enseignants ne soient pris en otage. L'école n'est pas une garderie, les professeurs ne sont pas des animateurs à moindre frais !