Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

Ive Gourgaud

/ #199 Re: Re: Re: pendant ce temps, à Barcelone...

2012-09-18 19:56

#194: J F Brun - Re: Re: pendant ce temps, à Barcelone...

Cher JF Brun,

quand vous écrivez "Se cambiam sa representacion a la fàcia dau mond en diguent que s'es tot d'un còp divisida en morsèls, arribarem enluòc. Sèm tròp flacs. Tot vai cabussar definitivament dins lo nonrés per la mai granda gaug de nòstres cars jacobinistas.",

il me semble que vous avez tendance à dramatiser la situation: quoi! la vie de la langue tiendrait seulement à l'affirmation de son unité? Nous serions, nous les tenants DES langues d'oc, assez puissants pour "fa cabussa la lengo din lou noun-res" ?

J'espère que ce n'est qu'un argument plus ou moins polémique et très passionné, car enfin c'est nous prêter un pouvoir de nuisance et une méchanceté que nous n'avons pas! Sans compter que pour nous, le jacobinisme a une double face: la francimande et l'occitane, les 2 ayant la prétention de nous rayer de la carte des langues, ce qui ne nous incite guère à la bienveillance, comme vous le savez et pouvez bien le comprendre. Est-ce d'ailleurs bien conforme à la charte éthique du PEN CLUB que de dénoncer et nier des cultures bien vivantes (dont la provençale, titulaire d'un Prix Nobel) ?

Autre chose que vous surestimez, à mon avis, c'est l'importance de cette "projection extérieure de la culture occitane" (je reprends le terme catalan): pensez-vous réellement que cette représentation extérieure (la langue jugée du dehors) soit un élément si vital pour l'avenir de nos parladures ? Mistral n'avait aucun PEN CLUB, mais il a eu le Prix Nobel.

Si vous, écrivain, et tous vos confrèes en écriture occitane, vous arrivez à forger une littérature de niveau international, il ne fait aucun doute que votre prestige personnel d'auteur rejaillira sur votre langue, sur son écriture et sur votre vision de la langue, qui sera alors adoptée sans aucune restriction par tout un chacun. En bref, nous avons eu un Mistral et c'est grâce à lui (dixit Philippe Martel) que l'occitanisme existe aujourd'hui: pour que l'occitanisme survive et qu'il triomphe demain, il vous suffit (!) de trouver parmi vous un autre Mistral. Nous, vos adversaires d'aujourd'hui, nous serons bien obligés de reconnaître votre supériorité, comme les adversaires de Mistral (patoisants à la Jasmin - Gélu avant-hier, occitanistes hier) ont bien été obligés de s'incliner devant son génie.

Littérateurs, encore un effort et l'Occitanie est sauvée !