Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

Ive Gourgaud

/ #141 Re: Re: Re:

2012-09-09 12:32

#140: Philippe Martel - Re: Re:

Cher Philippe, quand tu écris:

"si tu veux que le cévenol émerge comme langue à part, c'est très simple : tu lèves une armée de vigoureux mâles de la terre à Saint-Jean du Gard, tu boutes les Français et les Occitans hors de tes vallées, et tu proclames la naissance de la Nation Cévenole.",

je reconnais bien là ta patte! Bon y en que ça excite, moi j'adore ! Donc je rebondis: pour le Cévenol-langue, une seule solution, la nationaliste ? OK! Je remplace "cévenol" par "occitan" dans ta mâle déclaration, et tu vas tout de go t'inscrire au PNO, si ce n'est déjà fait !

Car enfin on n'est pas du tout obligé de croire à l'existence d'une nation version Fontan pour se battre pour une langue ! L'Occitanie que vous défendez (enfin je crois) à travers la "langue occitane", c'est quoi au juste ? Une Nation au plein sens du terme? Si oui, Fontan a raison, et vive le PNO (et tu sais comme moi qu'il y a des gens bien au PNO); mais si c'est non, alors quoi? Peut-être que l'Occitanie c'est une pure invention de "l'histoire et de la politique", comme tu dis, ou encore "un mirage idéologique" qui éblouit tes mirettes à toi (encore) et plus les miennes ? Que l'IEO (dont nous fîmes partie) c'est juste un sous-produit de l'histoire (voire de ses poubelles), né de la collaboration active de la SEO? Désolé de revenir à l'Histoire, mais c'est bien toi qui m'y pousses, là tu as cherché!

Bon, assez rigolé: tu dis aussi, et sérieusement, que

"Face au Ministère, il est plus sage et plus réaliste de faire front commun, autour de la double affirmation de l'unité de l'ensemble d'oc et de la dignité de toutes ses variantes"

là on est dans le concret, et ça mérite d'être pris en compte: l'union fait la force, on est tous d'accord, MAIS... toujours ce doute quant à la tactique (la stratégie?) à suivre: la grosse Occitanie est-elle plus efficace que la petite Bretagne (je reprends des exemples qui ont circulé ici) face aux ministères ? N'est-ce pas plutôt la capacité de mobilisation qui joue? Et la mobilisation n'est-elle pas fonction de l'adhésion à une langue et à son nom (qui en est le symbole le plus fort, donc peut-être le plus efficace) ? La "langue cévenole" toute seule, ça ne vaut rien, dis-tu... on pourrait être d'accord, mais n'oublie pas que les Cévenols sont dans une Alliance des Langues d'Oc qui a vocation, elle aussi, à affirmer une communauté de destins (un peu pompeux, ça: disons une communauté d'intérêts face à l'état jacobin et glottophage). Donc le "vous êtes bien trop petits pour exister" ça n'a guère d'effets concrets, vu qu'on est organisés en ALLIANCE. Tu le vois, le tableau est un peu plus complexe que ce que tu as envie de nous présenter, comme sont complexes les situations linguistiques d'Europe que tu as évoquées.

Ah, ce félibre de Firminy, je crois que c'est un Boissier, je n'ai plus de certitude mais si tu veux je rechercherai le travail du collègue (Jean-Yves Rideau) il m'avait envoyé le texte original (en mistralien) et sa version occitane, si je retrouve tout ça je peux t'en envoyer une copie, passe-moi ton adresse en m'écrivant à la mienne: ive.gourgaud@orange.fr.

(pardon pour ce message un peu perso, mais c'est "sus la talvèra qu'es la libertat", disait Boudou, et les parlers-limites ont beaucoup à nous apprendre)