Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

Philippe Martel

/ #140 Re: Re:

2012-09-09 10:35

#137: Ive Gourgaud - Re: Attention avec tes contre-exemples : c'est l'histoire et la politique qui font que le corse, qui était perçu au XVIIIe comme la variante parlée du toscan des lettrés et des curés, est devenu une langue à part dans le discours de ses défenseurs, après un siècle d'éradication par la France du toscan écrit, et après la naissance d'une conscience corse aussi anti-italienne (les Lucchesi, ces immigrés pauvres) qu'anti "pinzzuti". C'est l'histoire et la politique qui font que le galicien est en Espagne (et a subi une grande influence du castillan) et que le Portugal ne l'est pas, d'où son nom. C'est l'aspiration à la création d'une nation illyrienne qui amené au XIXe siècle à la naissance du serbo-croate, malgré la différence entre orthodoxes, catholiques et musulmans, et ce sont les micronationalismes à la con  du XXe qui ont mis fin à l'illusion, et j'ai du mal à trouver que c'est une bonne nouvelle. Je ne sais ren du biélorusse de Byalistock, par contre il me semble que les différences entre slovène et croate sont considérables. De toute façon, c'est sans importance pour ce qui nous concerne : si tu veux que le cévenol émerge comme langue à part, c'est très simple : tu lèves une armée de vigoureux mâles de la terre à Saint-Jean du Gard, tu boutes les Français et les Occitans hors de tes vallées, et tu proclames la naissance de la Nation Cévenole. Après, tu gères comme tu l'entend les différends catho/huguenots, mais c'est ton problème. Il n'est pas impossible que Vauzelle voie dans le soutien à son provençal particulariste le moyen de se doter d'un argument identitaire fort pour justifier l'existence de PACA, au risque de mêler à son provençal des parlers alpins qui n'ont rien à voir. mais c'est un mirage idéologique, ou une ruse de com' politicienne, pas plus. Face au Ministère, il est plus sage et plus réaliste de faire front commun, autour de la double affirmation de l'unité de l'ensemble d'oc et de la dignité de toutes ses variantes, étant entendu que la variation n'interdit pas l'intercommunication (sinon, le cévenol ne sera pas lu en dehors de Saint-Jean du Gard, sauf peut-être un peu au Pompidou). C'est de ce point de vue, très pratique, lié à la gestion de nos revendications que je me place. Le reste, les sentiments d'appartenance spécifique des uns et des autres, c'est la vie, mais ça ne doit pas interférer avec les intérêts communs à tous nos parlers qui ne s'en sortiront qu'ensemble.

C'est qui, ton félibre de Firminy ? Une enquête des années trente semble indiquer que ce qui s'y parlait, c'était de l'occitan (désolé). Et ce que montre l'expérience, c'est la difficulté d'appliquer les règles de la graphie occitane, adaptée au diasystème phonologique d'oc à un parler apartenant à un autre diasystème. Tu as essayé ?