Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

DanièlOlivar

/ #136 Re: Re: Re: Re: Re: Re:

2012-09-08 23:28

#133: Ive Gourgaud - Re: Re: Re: Re: Re:

Eh bien, pour continuer d'abaisser le ton, je suis d'accord avec vous : il y a une ambigüité chez Mistral (sans doute liée à ses hésitations : nationalisme ou républicanisme ? Comment rester loyal à une république qui faisait tout pour éradiquer la langue qu'il défendait brillamment?) qui peut donner libre cours à des interprétations divergentes. Néanmoins, je ne pense pas qu'il se serait reconnu dans la volonté de découper en tranches la langue d'oc, comme le cherchent certains de ceux qui se prétendent ses successeurs.

Pour ma part, je crois qu'il ne faut plus avoir peur des mots : le terme "occitan", quelles qu'aient pu être ses acceptions, offre plusieurs avantages. Il évite, comme adjectif, la lourde périphrase "de langue d'oc"; il donne, comme substantif, un nom à l'ensemble de la langue sans présenter l'inconvénient d'avoir à confondre sens large et sens restreint (comme "provençal", "limousin" et même "gascon", si je ne m'abuse; "occitan" n'a plus le sens de "languedocien", sans quoi "occitan languedocien" serait un pléonasme); il permet de nous définir sans référence à une autre réalité (au contraire de "méridional", qui fait de nous le "Sud" de la France, comme si cela avait été toujours le cas, et comme si notre langue ne se parlait qu'en France).

Bien sûr que la graphie mistralienne pourrait être qualifiée de "classique", à commencer par le fait que Mistral est un classique de notre littérature, mais dans la mesure où l'autre graphie s'efforce de renouer avec des traditions médiévales (au point que des antioccitanistes virulents ne se privent pas de la qualifier d'"archaïque", ou de "gai sabir"), il me semble que ce qualificatif lui convient.