urgence en perigord

Haloui
Visiteur

/ #64

2012-06-06 12:43

« Prendre soins », est la seule préoccupation des professionnels de santé. Quel qu’il soit ce professionnel, quel que soit son mode d’exercice, il est animé d’une seule préoccupation, celle de répondre à un besoin. En Santé, ce besoin est à échelle variable et il est difficile, parfois d’y répondre, tant cette demande est fluctuante. Mais est ce notre rôle de savoir si cette demande est justifiée ou pas ?
Notre rôle est d’y répondre, dans le respect des individus, en fonction des moyens qui nous sont alloués. Dés lors, il est « naturel de vouloir, observer, analyser les dépenses »qui sont engagés en vu de satisfaire ce besoin exprimé, ressenti, nécessaire parfois, notamment en médecine d’urgence.
Il suffit d’observer les conditions d’accueils des patients dans tous les services d’urgences de France, pour s’apercevoir des difficultés d’accueils, de la difficulté des problématiques et de la difficulté de la réponse à apporter. Tous les intervenants sont de bonne volonté, chacun à sa place, essaie d’apporter sa solution de façon à ce que le système fonctionne et réponde au mieux à ce besoin. Des indicateurs qualités arrivent et, fond l’objet d’une diffusion médiatique : « voyez mon établissement, la qualité de mes indicateurs qualités », voyez ma consommation moyenne annuelle de désinfectant, voyez, voyez…….Personne ne me parle de la personne âgée, couchée sur son brancard, des heures et des heures durant, livrée à elle-même, pour la satisfaction de ses besoins, pour sa perception d’individu, de citoyen, pour sa dignité….
Alors, le système avance, comme il peut, reposant beaucoup sur ces professionnels et leurs volontés, chacun étant animé d’une motivation : faire au mieux.
Mais faire au mieux, visiblement, ne suffit pas, ne suffit plus. Il faut faire plus avec moins….et certains, animés d’une volonté de bonne gestion (malheureusement orientée financièrement), réfléchissent à organiser le système. Ce n’est pas illégitime, bien au contraire, il est évident qu’il faille rechercher des solutions, dans un système qui « semble vaciller ». Mais les solutions choisies sont toujours les mêmes, reposant sur un même paradigme, sur une même logique….Réduire l’offre…C’est un choix…un choix de société…..
Simplement, je souhaiterais une chose, une seule….Que celui qui prenne cette décision explique, à la personne qui a besoin de soins urgents, que notre organisation ne nous permet pas de la prendre en charge dans des délais raisonnables (lorsque l’on souffre, ce délais est relatif !!!). Ce n’est pas à moi, simple praticien, de subir les conséquences de leurs décisions, mon rôle est simplement de prendre soins…..Nous n’avons pas d’autres prétentions, en ce sens, que c’est déjà une noble tache..
Supprimer une ligne de S.M.U.R, peut effectivement, d’un point de vue gestionnaire, paraître une « bonne idée » mais c’est une fausse bonne idée car elle est le signe d’une « bascule » de notre vie en collectivité vers une société ou, aider son prochain, ne fait plus partie de ses préoccupations..Une petite explication s’impose. Quel est l’objet d’un S.A.M.U et d’un S.M.U.R ? C’est, si j’ai bien compris une partie de mon métier, de répondre, en fonction de la pathologie suspectée, à un besoin de soins, urgent, dont la prise en charge précoce est indispensable à la bonne évolution de l’Etat de Santé.
C’est par définition un besoin que l’on ne peut anticiper, il s’impose à chacun, personne ne peut s’y soustraire ; on ne peut le prévoir, on ne peut le prévenir. On peut seulement, mettre une organisation en face et y répondre. Au bénéfice de tous…Après, c’est autre chose.
Supprimer cette offre, c’est clairement dire à la population, débrouillez vous……..J’aimerais que le décideur le dise clairement, aux citoyens..