Migrants : le Pays Voironnais doit être solidaire

Ras L' Front, comité du Voironnais

/ #20 Prises de positions au Conseil communautaire du Pays Voironnais ( DL, 30 sept 2015)

2015-10-28 14:40

 

Politique - Le conseil communautaire de la CAPV se réunissait hier soir au Quartz

Des couches lavables à l’accueil des réfugiés !

La politique locale, comme la presse, a ceci de fascinant qu’elle permet de passer, parfois à deux heures d’intervalle, des chiens écrasés aux enjeux internationaux. C’était le cas hier soir au conseil de la CAPV (Communauté d’agglomération du Pays voironnais), au cours duquel les deux principaux débats ont porté sur l’importance des couches lavables… et l’accueil des réfugiés syriens.

Le second sujet a été abordé en questions diverses. Le président Jean-Paul Bret a signalé que la Région avait voté 500 000 € d’aides, somme dont les communes pouvaient bénéficier. « J’ai beaucoup été sollicité sur le rôle que pouvait jouer le Pays voironnais. Il appartient aux communes et aux associations de se manifester pour accueillir les réfugiés, mais s’il y a un rôle de coordination à assumer, je pense qu’on pourra le faire. »

« Je me méfie beaucoup de cette initiative »

Interrogée sur les critères d’attribution de ces aides, la conseillère régionale Arlette Gervasi n’a pas pu répondre. La question du timing de l’arrivée des réfugiés n’a pas trouvé non plus de réponse.

Gérard Simonet, maire de Moirans, qui avait déjà évoqué ce sujet en conseil municipal la semaine dernière, a redit qu’il ne souhaitait pas que sa mairie prenne en charge des réfugiés. « Mais si des associations ou des particuliers le font, ils doivent nous le signaler pour que l’on organise les écoles, la cantine… »

Julien Polat, maire de Voiron, qui avait aussi fait face à un débat sur la question en conseil il y a quinze jours, a été clair : « On ressent tous des émotions face à ce que vivent ces gens. Mais Voiron est déjà incapable de faire face, toute l’année, aux 1 000 demandes de logements sociaux ! Le logement d’urgence est saturé ! Il faut des moyens dédiés et significatifs de l’État. Je me méfie beaucoup de cette initiative, qui part sûrement d’un bon sentiment, en cette période électorale… »

Le président Bret s’énervait : « Tu n’as pas à convaincre Pierre ou Paul, chacun agit en son âme et conscience ! » Jérôme Barbieri, premier adjoint à Rives, a expliqué que sa commune était prête à recevoir deux familles. Jean-Yves Penet, maire de Bilieu, a rappelé que le mot “fraternité” était inscrit au fronton des mairies : « Il ne faut pas tout renvoyer à l’État ! La France a les moyens d’accueillir 30 000 personnes, elle a déjà fait plus en étant moins riche. Le Pays voironnais pourrait apporter aussi une aide financière. »

Luc Rémond, maire de Voreppe, n’était pas d’accord : « L’État a sollicité les communes, pas les intercommunalités. Chaque commune choisit d’accueillir des réfugiés ou pas. Mais la coordination est déjà prévue au niveau de la préfecture, on ne va pas ajouter un niveau. » Le président Bret a insisté : « J’ai envie d’appeler la préfecture et de répercuter les informations aux communes. »

Les élus souhaitant éviter de s’enliser dans un débat de fond, la discussion s’est arrêtée. Mais il n’est pas impossible qu’elle reprenne plus tard.

Par Sébastien DUDONNÉ | Publié le 30/09/2015