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"Le Ch'ti Antoine" 

Il y a 5 ans maintenant que nous avons décidé de fonder une famille. Après attente et persévérance, notre vie s’est enfin illuminée lorsque mon épouse a annoncé sa grossesse et évidemment lorsque Antoine notre fils est né le 29 juin 2015.

Cependant, tout n’a pas été un long fleuve tranquille. A 37 semaines de grossesse, il est découvert chez mon épouse une pathologie décrite comme très sévère, un purpura thrombopénique immunologique (faisant chuter ses plaquettes jusqu’à 7000 sachant que le seuil inquiétant est fixé à 30.000 et qu’un taux dit normal tourne autour des 150.000). Les médecins annoncent que si l’accouchement devait avoir lieu maintenant je perdrais certainement mon épouse, ou mon fils ou bien les deux, ma vie s’écroulait.

Après un traitement de choc, ses plaquettes sont remontées artificiellement à 132.000 mais les médecins ont décidé de déclencher l’accouchement très rapidement car sa maman ne supportait plus le traitement, problème de foie, tension artérielle et toi mon fils tu me faisais une arythmie. Le 29 juin 2015 à 19h55 tu es arrivé parmi nous, notre petit ange, mais pas sans mal.

L’accouchement fût très difficile, les médecins ne savaient pas comment tu te présentais et ont constaté que tu étais coincé, à chaque contraction ta tête était compressée. Après plusieurs minutes interminables, et une échographie d’urgence, ils se sont décidés à utiliser les spatules non sans mal (ils s’y sont repris à 5 fois). La maman quant à elle, faisait une hémorragie dû à la délivrance (elle a perdu 1l100 de sang). Néanmoins tout le monde était là, bien vivant et heureux pour le moment…

Dès le lendemain, tu semblais très douloureux mon fils, on en parlait au médecin qui nous disait, « c’est votre premier enfant, ne vous inquiétez pas ! ». A notre retour à la maison, ton état de santé continuait de nous inquiéter et malgré plusieurs visites médicales, toujours la même réponse, « c’est votre premier enfant, ne vous inquiétez pas ! »

Le 17 août après un ou deux jours où tu régurgitais/vomissais tes biberons. Nous avons pris la décision, ta maman et moi, de t’emmener à l’hôpital où tu es né : verdict tout est normal, courbe périmètre crânien, poids, taille, prise de sang, urine malgré cela hospitalisation de 3 jours pour reflux gastro-œsophagien et une anémie (normal pour le médecin) pour être sûr que tout allait bien. Malgré nos demandes d’examen car tu n’allais pas mieux (régurgitations et anémie), l’hôpital décida qu’il était tant que tu sortes.

Le 23 août voyant que tu n’allais toujours pas mieux, nous avons pris la décision de t’emmener une nouvelle fois à l’hôpital mais différent du premier, et là horreur, le verdict tombe : épanchement liquidien sous-dural fronto pariétal et bilatéral mesuré à environ 6mm…. Devant ce diagnostic le pédiatre décida de faire un bilan de silverman pour voir si tu n’étais pas « un bébé secoué ». La douleur n’étant pas encore assez grande au vue de ton état de santé, il fallait qu’en plus de ne pas savoir si tu allais t’en sortir subir un interrogatoire en règle par les médecins pour savoir si ce n’était pas nous qui t’avions provoqué cet hématome.

Le bilan de Silverman se compose de 4 examens, un IRM pour trouver des lésions plurifocales, un fond d’œil pour découvrir une hémorragie rétinienne, une radio du squelette pour rechercher l’existence de fracture sans autres dégâts et une scintigraphie pour vérifier s’il n’y a pas de calcification dû à un traumatisme.  

Après l’IRM, le pédiatre est passé nous voir en nous disant que tu n’avais pas de lésion qui correspondaient à « un bébé secoué » et que l’épanchement correspondait à un hématome sous dural chronique et la radio du squelette était négative. Au vu de ton état qui se dégradait ce médecin décida de te transférer dans le premier hôpital où nous t’avions emmené, celui-là même qui n’avait rien trouvé et t’avait renvoyé chez toi. Après ton transfert et une transfusion de sang ton état s’est amélioré, le ciel était loué !!

Les médecins ont terminé le bilan de silverman, fond d’œil et scintigraphie qui étaient bien évidemment négatifs. Le 1er septembre, on te faisait un nouvel IRM, résultat : régression de l’hématome, énorme soulagement. L’ensemble du personnel hospitalier présent nous annonçait une sortie pour bientôt. De plus tu n’avais plus l’air souffrant.

Le 3 septembre, un pédiatre qui revenait de vacance est venue nous voir pour nous informer qu’elle souhaitait nous voir te concernant avant ta sortie. Après de multiples explications et un nouvel interrogatoire, ce pédiatre décida de faire un signalement au procureur de la république pour « syndrome du bébé secoué » malgré les résultats négatifs du bilan Silverman. Elle nous indiqua dater l’hématome vers la première quinzaine d’août juste avant la première hospitalisation en se basant sur une augmentation du périmètre crânien (je rappelle que le 17 août le périmètre crânien était tout à fait normal)

Suite à ce signalement, le 15 septembre 2015 deux assistantes sociales de l’Aide Social à l’Enfance (ASE) sont venues te kidnapper à l’hôpital sans nous prévenir car le procureur avait pris la décision d’un Ordre de Placement Provisoire (OPP) sans aucun droit de visite, et sans que personne ne nous prévienne. Ce que l’on ne savait pas, c’était pourquoi ?

Nous avons donc pris un avocat réputé pour nous conseiller.

A la lecture de l’OPP plusieurs jours plus tard à la gendarmerie, nous nous sommes rendus compte que ce dernier était rempli de mensonge du type « les parents étaient sur le point de sortir leur enfant contre avis médical…» alors que c’est grâce à notre détermination à consulter médecins et hôpitaux que l’hématome sous-dural de notre fils a pu être découvert.

Le 1er octobre 2015 nous passions devant le juge des enfants (JDE) qui malgré les éléments contradictoires du dossier médical décida de confirmer le placement pour trois mois (!), en se basant aussi sur la demande d’expertise du procureur et sur l’avis de l’ASE qui avait demandé un placement de 6 mois. Ainsi, à peine avions nous pu te chérir dans nos bras que tu nous étais enlevé par ce qu’on appelle « la justice » !

Un seul juge qui plus est trop jeune (comme beaucoup de juge des enfants apparemment) pour prendre ce type de mesure gravissime a le pouvoir d’enlever à des parents leur enfants… nous avons évidemment fait appel de cette décision scandaleuse, mais les délais sont longs et pendant ce temps notre enfant est élevé loin de nous sans notre amour, c’est absolument terrible…

Nous n’avons le droit de te voir que trois heures la semaine selon le bon vouloir de la pouponnière de l’ASE… Le 16 novembre 2015, nouvel IRM de contrôle, et là nouvelle surprise, l’hématome mesure désormais 10 mm d’épaisseur (au lieu de 6mm précédemment), alors que ton état s’était amélioré à l’hôpital et avec une légère compression sur le parenchyme cérébral adjacent. Comment cela pouvait il se produire vu que tu étais soit disant loin du danger que nous représentions selon le juge ? Le personnel de la pouponnière t’aurait-il secoué ? Ou bien es-tu malade ?

Le 16 décembre 2015, nous passions de nouveau devant le juge en ayant de forts espoirs de te récupérer car des spécialistes en médecine interne et en thrombopénie que nous avions consultés pendant ce temps là nous avaient fourni des certificats attestant que ton 1er hématome était ancien et survenu probablement in utéro au vue de ton dossier et de tes examens.  Mais là, nouvelle déception, le pédiatre expert rédige un rapport concluant au « syndrome du bébé secoué », sans tenir le moins du monde compte des avis médicaux divergents que nous lui avons fournis et sans consulter les spécialistes en matière de thrombopénie. La désinvolture avec laquelle le rapport, qui est perclus d’erreurs et d’approximations (modification de résultat, exclusion de la maladie de sa maman car non spécialiste, non prise en compte du bilan Silverman et d’autres éléments transmis non pris en compte) a été rédigé, nous laisse à penser que le but de ce rapport est de soutenir aveuglément les conclusions du pédiatre ayant fait le signalement. Le Juge des enfants décida une nouvelle fois de te placer en pouponnière provisoirement mais pour 6 mois cette fois-ci en suivant une nouvelle fois l’avis de l’ASE avec toujours un droit de visite de trois heures la semaine.

Cependant, tout de même un peu conscient de ce que l’erreur judiciaire se profile à l’horizon et que le placement va « broyer » (selon le mot même du pédiatre) le lien parents-enfant,  le juge a expliqué que compte-tenu des éléments médicaux non exploités par l’expert, il souhaitait tout de même qu’une contre-expertise soit diligentée, ainsi qu’un bilan psychologique et psychiatrique de tes parents. Plutôt que de chercher un coupable inexistant ne devrait-on pas chercher les causes qui ont causé le premier et le second hématome à notre fils ?

Notre fils aura 6 mois le 29 décembre 2015. En plus d’être très inquiets pour sa santé nous passons les fêtes de Noël seuls, sans pouvoir le chérir dans la chaleur de nos bras parce qu’il a été placé abusivement dans une pouponnière sur des conclusions basées sur des approximations médicales et de grossières erreurs. Il faut savoir que nous sommes le premier pays européen à placer autant d’enfants, près de 150000 placés. Combien pour de fausses raisons ? Il y en aurait des milliers dont le placement ne serait pas justifié. Pour sortir notre fils de cette maltraitance institutionnelle et le faire enfin soigner pour ce qu’il a nous avons décidé de médiatiser l’affaire, d’écrire au président de la république et s’il le faut allez jusqu’à la cour européenne.

 

 Nous demandons à toutes les personnes qui souhaitent nous apporter leur soutien contre ce placement inacceptable dans le pays des droits de l’homme et de l’enfant de cliquer sur « j’aime » et de « partager » sur facebook. Toutes personnes pouvant nous apporter de l’aide est la bienvenue. Rejoignez la page facebook de l’association « le ch’ti antoine » ainsi que le site internet : le-chti-antoine.wifeo.com (vous trouverez le lien sur la page facebook), et de signer la pétitions . Merci de partager un maximum