Je demande le report de l'arrêt du réacteur osiris de Saclay

Pour éviter le risque de pénurie d'éléments radiactifs nécessaire aux examens médicaux (scintigraphie) je demande au gouvernement de revenir sur sa décision de mettre à l'arrêt le réacteur expérimental OSIRIS de Saclay en 2015 et de donner les moyens au CEA de le faire fonctionner en toute sécurité jusqu'à la mise en route du réacteur (Réacteur Jules Horowitz) qui le remplacera .

Lire le tract ci dessous:

L'arrêt du réacteur OSIRIS en 2015, nouveau scandale de santé publique à prévoir …

La politique d'austérité choisi par les gouvernements successifs  commence à porter ses fruits … Seulement ces fruits plutôt que d'être juteux sont  blettes voire gâtés … Cette politique qui ne peut améliorer la situation économique du pays va également modifier durablement et fortement la société d'aujourd'hui, en s'attaquant aux services publics (santé, éducation, énergie, ...), en sacrifiant l'avenir ( moins de moyens à la recherche et à la formation), à la solidarité (aide sociale, retraite) … Tout cela pour donner des dizaines de milliards aux entreprises et aux banques.

Chacun est à même de voir les effets négatifs de cette politique dans notre vie quotidienne. La CGT souhaite interpeller les citoyens sur un sujet qui de premier abord semble secondaire, alors que c'est d'une importance majeure pour la santé.

En ne lui donnant pas les moyens nécessaires pour la réalisation de travaux important pour répondre aux règles de sureté en vigueur demandée par l'ASN (Autorité de Sureté Nucléaire), le gouvernement met le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives) dans l'obligation d'arrêter le réacteur OSIRIS  installé au CEA Saclay (Paris). Cette annonce pourrait apparaître banale, tant les attaques contre la recherche sont nombreuses, mais entre autres activités, ce réacteur nucléaire expérimental sert également à la génération  de radioéléments à usage médical. Ces radioéléments servent notamment aux examens par scintigraphie, indispensables pour le dépistage des métastases osseuses, des pathologies, pulmonaires, cardiaques. Un nouveau réacteur (RJH) est en construction à Cadarache, mais il ne sera pas disponible avant 2020. Il va donc y avoir  une pénurie de ces radioéléments en France et en Europe. En effet, les réacteurs européens qui réalisent déjà ce type d’irradiation ne pourront pas  absorber la demande, d’autant que certains se révèlent   peu fiables et sont bien plus vieux … Certes, OSIRIS, lors de sa mise en service en 1966, disposait d’une autorisation de fonctionnement de 49 ans (arrêt en 2015). Mais depuis 47 ans le CEA n’a pas ménagé ses efforts humains et budgétaires pour maintenir cet instrument scientifique dans un état exceptionnel de fonctionnement et de sûreté. L'arrêt de ce réacteur va donc provoquer une pénurie d'un élément indispensable au dépistage de maladies graves, utilisé dans des dizaines de milliers d'examens réalisés annuellement en France.

Pourquoi mettre à l’arrêt un réacteur expérimental qui reste le plus jeune et le plus sûr de sa génération en Europe ? BR2 en Belgique a 54 ans, HFR aux Pays Bas a 52 ans, un autre réacteur en République Tchèque a 57 ans… Ces réacteurs présentent-t-ils un meilleur niveau de fiabilité qu’OSIRIS qui a 50 ans?

La  raison de cet arrêt n'est pas une raison de sécurité ou d'utilité : c'est uniquement pour réaliser des économies budgétaires. Sauf que cela fait courir un risque grave aux patients.

Les risques pour les patients sont bien majeurs puisque des organismes liés à la santé, tel que l'académie nationale de médecine, CISBio International,  ont diffusés chacun leur communiqué, sur les risques de pénurie du technétium 99m :

 

L'académie de médecine, le 18 février 2014 :

" Le technétium 99m (99mTc) est le principal élément radioactif utilisé en médecine nucléaire pour la réalisation de scintigraphies. Il est produit à partir du molybdène 99 (99Mo) qui se transforme en Technétium 99 de période courte. Actuellement, près de 75% des examens scintigraphiques utilisent le 99mTc avec des indications qui recouvrent pratiquement tous les domaines de la médecine (notamment oncologie, cardiologie, neurologie, endocrinologie, rhumatologie, pneumologie, néphrologie, urologie, gynécologie), apportant des renseignements fonctionnels et métaboliques qu’aucune autre technique d’imagerie ne peut fournir…. L’autorisation de fonctionnement du réacteur Osiris court jusqu’en fin 2015 et le réacteur Jules Horovitz (RJH) du CEA, qui doit le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020. De plus, le réacteur canadien NRU doit cesser son activité en octobre 2016, et le réacteur belge BR2 doit être en maintenance pendant dix-huit mois en 2015-2016. Une période de pénurie est donc certaine de 2016 à 2018 si rien n’est fait pour la prévenir….

L’Académie nationale de Médecine recommande que les pouvoirs publics mettent en œuvre les mesures permettant de prévenir la pénurie annoncée de 99mTc et d’assurer une disponibilité durable de cet élément radioactif incontournable pour la prise en charge de dizaines de milliers de patients."

 

Cisbio international, le 05 mars 2014, par courrier au Président de la République:

" Par courrier cité en Réf 1, nous vous alertions entre autres des graves conséquences sur la santé publique de la fermeture programmée pour fin 2015 du réacteur Osiris (Saclay). … Comme nous l'évoquions dans notre courrier (ref1), nous vous confirmons donc qu'il y aura bien carence de plusieurs années si l'arrêt du réacteur Osiris est confirmé pour fin 2015. … la situation internationale en termes de disponibilité et de fiabilité des réacteurs concourant à la production de produits radio-pharmaceutiques rendrait une grave crise de pénurie des plus probables pour les années 2016, 2017 et 2018.  …"

Les organisations syndicales du CEA, dont la CGT, ont également alerté le premier ministre par un courrier du 09 avril 2014, et demandent que les décisions soient prises rapidement.

Et maintenant ?

Malgré les contestations, il n'y a pas eu, à ce jour, de remise en cause de la décision du 13/06/2013 d'arrêter le réacteur en 2015. Depuis, le CEA  a remis un rapport aux 2  inspecteurs que le  gouvernement a chargé du dossier et à la demande du ministère a proposé 4 scenarii : (Le CEA en a défendu 2 devant les 2 inspecteurs)

1-       fonctionnement d’OSIRIS jusque fin 2018 pour la production de Technétium 99m, si besoin et à  la demande des industries pharmaceutiques et arrêt des expériences (travaux a minima pour 6 M€, possibles lors des arrêts programmés de printemps et d’été)

2-      fonctionnement d’OSIRIS jusque fin 2018 comme actuellement pour la production de technétium et possibilité de continuer les expériences en accord avec les partenaires industriels (travaux a minima pour 6 M€, plus 6 M€/an de fonctionnement)

La balle est donc dans les mains du gouvernement. Sera-t-il "jusqu'au-boutiste", restera-t-il sourd aux opposants nombreux et légitimes à cette fermeture? Au vu de ce qui se passe depuis le début du quinquennat la CGT ne peut qu'être inquiète. La non prise en compte par le gouvernement du message des électeurs est lourd de sens.


 


CollRIF de l'UD38 CGT    Contacter l'auteur de la pétition