Gaz de schiste : non merci !

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#10514 La fuite en avant

2013-04-06 08:00

#10513: - Re: Re: Re: La fuite en avant 

 

Mise en ligne : samedi 6 avril 2013
Des centaines de Roumains ont manifesté jeudi dans une vingtaine de villes du pays, à l’occasion de la « Journée nationale de lutte contre l’exploitation des gaz de schiste ». A Bârlad, foyer de la contestation nationale, c’est dans l’église Saint-Ilie, que les citoyens se sont retrouvés, faute d’autorisation de manifester dans la ville. Reportage.

Par Julia Beurq

La petite église Saint-Ilie de Bârlad, en Moldavie roumaine, dans l’est du pays, n’est pas assez grande pour accueillir les 800 fidèles de la ville et des alentours, venus écouter la messe de ce 4 avril. Sur le parvis de l’église, les croyants piétinent sous leurs parapluies colorés. À l’intérieur, une foule compacte d’hommes et de femmes ont les yeux rivés sur l’archiprêtre Vasile Laiu. Fier dans sa robe crème et or, le regard droit, il commence son prêche. Sa voix tremble, son émotion est palpable : « la messe d’aujourd’hui est spéciale, commence-t-il, car elle constitue la manière par laquelle nous, les habitants de Bârlad, montrons notre solidarité avec la lutte nationale contre les gaz de schiste. Chantons ensemble contre la fracture hydraulique ». Un hymne s’élève, repris en cœur par les fidèles.

Une église, un endroit étrange pour lutter contre l’exploitation des gaz de schiste. Mais c’est le dernier refuge où les habitants de Bârlad ont pu faire entendre leur voix, la mairie ayant refusé, il y a deux semaines, d’autoriser la manifestation de ce 4 avril. C’est le groupe d’initiative citoyenne de Bârlad, composé de l’archiprêtre, d’une notaire, de deux géologues, d’un ancien militaire et de plusieurs ingénieurs, qui avait choisi cette date pour marquer le premier anniversaire de la mobilisation contre le projet d’exploitation des gaz de schiste par la fracturation hydraulique.

En février dernier, plus de 8 000 personnes avaient manifesté contre le géant américain Chevron, qui détient une concession de 600.000 hectares dans la région de Bârlad, au nord-est du pays. Cette compagnie possède trois autres concessions au bord de la Mer noire, et elle attend le feu vert du gouvernement pour commencer la prospection. Cependant, la Roumanie ne dispose pas de cadre légal pour exploiter ce type de gaz, et c’est ce vide juridique qui sert d’argument aux uns comme aux autres.

Les habitants de la région font bloc

http://balkans.courriers.info/IMG/jpg/2013-04-04-29-65.jpg...

(CdB/Julia Beurq)

D’autres manifestants se sont massés devant l’église, avec pancartes et bannières. Gabriela Lungu, une femme brune aux yeux bleus, qui arbore un costume traditionnel moldave, porte l’une de ces pancartes. Habitant à Coroieşti, un village situé à 20 kilomètres de Bârlad, cette assistante sociale d’une quarantaine d’année est de toutes les manifestations depuis un an. Comme beaucoup, Gabriela a peur pour la qualité de l’eau de son village, mais ce qu’elle défend, c’est aussi un certain mode de vie. « La grande majorité de la commune que je défends, vit de l’agriculture de subsistance, les gens élèvent des animaux, cultivent la terre, ils se nourrissent de leur récolte avec l’eau de la région. Et c’est cette agriculture de subsistance qui sera détruite si Chevron commence à exploiter les gaz de schiste dans notre département ».

Gabriela se dit « fière » d’habiter à Coroieşti où, comme dans onze autres communes du département, le conseil municipal a récemment interdit l’exploitation des gaz de schiste par la méthode non-conventionnelle, et cela sous la pression des communautés locales. Pourtant, les manifestants sont bien loin de se sentir soutenus par la mairie de Bârlad. Mirela David, une professeur de physique, discute devant l’église avec deux amies. « Les autorités locales ont été les premières à se mobiliser contre les gaz de schiste, mais après avoir été élues en juin, elles ont retourné leur veste, explique-t-elle, la preuve c’est qu’elles n’ont pas autorisé la manifestation d’aujourd’hui. Elles ont probablement reçu des ordres du Premier ministre Victor Ponta, qui est du même parti que ces élus locaux »...

Pourtant, c’est en juin, juste avant que l’Union sociale-libérale (USL) - l’actuelle coalition gouvernementale - ne remporte haut la main les élections municipales, que Victor Ponta avait instauré un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Alors que ce dernier a expiré en décembre, le Premier ministre s’est récemment prononcé en faveur de ce type d’exploitation.

Ces retournements sont attentivement suivis par le groupe d’initiative citoyenne de Bârlad, qui ne manquent pas de réagir. « En ce moment, nous sommes extrêmement vigilants », explique l’archiprêtre Vasile Laiu, à l’issue la messe. « Avant de commencer la phase de prospection, Chevron a encore besoin de deux avis, l’un concernant l’environnement et l’autre, l’eau. Nous serons donc très attentifs à la manière dont ces avis seront accordés ». En attendant, les anti-gaz de schiste trouveront toujours en Roumanie un endroit où protester - que ce soit à l’église ou dans la rue – pour faire entendre leur colère.

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#10515 La fuite en avant

2013-04-07 21:54:54

#10514: - La fuite en avant 

http://lci.tf1.fr/science/environnement/gaz-de-schiste-un-an-apres-le-bras-de-fer-se-poursuit-7490035.html

 

Environnement

Nouvel épisode dans la bataille autour du gaz de schiste: une association de professionnels de l'industrie pétrolière, l'AFMP, accuse l'Association santé environnement France de propager des "contre-vérités" pour avoir affirmé que leur extraction était dangereuse pour la santé.

Après une forte mobilisation autour de la question très polémique des gaz de schiste, la France est devenue en juillet 2011 le premier pays à bannir l'usage de la technique controversée de la fracturation hydraulique, susceptible d'entraîner des pollutions du sous-sol. Bloquant ainsi de fait l'exploitation de ces gaz prisonniers des roches souterraines. Mais depuis, les industriels du pétrole et du gaz continuent à plaider pour leur exploitation, en mettant en avant les retombées économiques et en relativisant les risques pour l'environnement.

Les opposants, eux aussi, fourbissent leurs armes. Et avancent leurs arguments. Après avoir dénoncé les dégâts environnementaux provoqués par l'exploitation des gaz de schiste, ils s'intéressent à présent à son impact sur la santé. Mardi, l'Association santé environnement France (Asef), qui milite contre cette exploitation, a dénoncé dans un communiqué les risques que fait courir aux habitants des zones concernées la présence, dans les puits d'extraction, d'agents "hautement cancérigènes".

Une pollution à l'origine contestée

Un nouvel argument qui a déclenché une riposte immédiate des "pro-gaz de schiste". Dans un courrier au ton très remonté adressé à cette association de médecins, le géologue-conseil Gérard Medaisko, membre de l'Amicale des foreurs et des métiers du pétrole (AFMP), connue pour ses positions favorables à l'exploitation du gaz de schiste, s'est insurgé contre ces déclarations, estimant qu'il s'agissait d'un "panier de contre vérités".

L'Asef s'était appuyée sur une étude de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) portant sur l'eau au domicile de personnes habitant à proximité de puits de forage en Pennsylvanie (rendus célèbres par le documentaire Gasland), et qui montrait que "sur 17 puits, 11 étaient contaminés par des agents hautement cancérigènes: arsenic, cuivre, métaux lourds, 2-butoxyéthanol...".

Or, selon l'AFMP, l'EPA n'a en fait "constaté aucune pollution due au gaz de schiste dans les 17 puits analysés" et conclu que les "niveaux élevés de produits polluants (arsenic, baryum, manganèse, etc)" qu'elle a observés dans 11 de ces puits sont "sans rapport avec la campagne de forages pétroliers" effectuée dans le voisinage par la société. "L'EPA a donc suspendu sa mission et recommandé aux propriétaires des puits à eaux pollués de s'équiper en filtres adéquats pour purifier cette eau", souligne le courrier envoyé à l'Asef. Un épisode qui illustre en tout cas une nouvelle fois la bataille passionnée qui continue à se jouer en France autour des gaz de schiste, un an après l'interdiction de fait de leur extraction.


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#10525 Re: La fuite en avant

2013-05-08 13:10:26

#10514: - La fuite en avant 

 

Roumanie/gaz de schiste : Chevron autorisé à prospecter sur la côte de la mer Noire


BUCAREST - Le groupe énergétique américain Chevron, qui détient des concessions pour la prospection du gaz de schiste en Roumanie, a obtenu le feu vert à une telle exploration sur le littoral de la mer Noire (sud-est), a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Environnement.

L'agence pour la protection de l'environnement du département de Constanta (sud-est) a émis des avis de prospection sismique pour les blocs de Costinesti et de Vama Veche s'étalant sur près de 1.800 km2, a indiqué le ministère à l'AFP.

Ces avis permettent notamment des explosions contrôlées à une profondeur de 10 à 15 mètres, a-t-on précisé de même source.

Ces autorisations ont été émises à la mi-avril malgré les controverses suscitées par la méthode d'extraction du gaz de schiste, la fracturation hydraulique.

Selon les défenseurs de l'environnement, cette technique qui consiste à injecter à haute pression dans la roche d'énormes quantités d'eau additionnées de sable et d'additifs chimiques, peut polluer les nappes phréatiques, fragiliser les sols, voire favoriser les tremblements de terre.

Chevron avait déjà obtenu en janvier trois certificats d'urbanisme l'autorisant à entamer des travaux d'exploration dans la région de Barlad (est).

Pour la ministre de l'Environnement Rovana Plumb, les opérations de prospection du gaz de schiste ne créent aucun risque.

Avant d'aboutir à l'exploitation nous devons savoir si nous disposons de tels gisements, a-t-elle récemment expliqué. La coalition de centre gauche qui dirige la Roumanie depuis mai 2012 avait vivement critiqué l'octroi de concessions pour la prospection du gaz de schiste à plusieurs groupes pétroliers, dont Chevron, par le gouvernement de centre droit au pouvoir début 2012.

Evoquant les risques pour l'environnement, le gouvernement du Premier ministre Victor Ponta avait instauré un moratoire jusqu'en décembre sur cette source non conventionnelle d'énergie.

M. Ponta a, après l'expiration de ce moratoire, déclaré que la question du gaz de schiste devait être abordée de manière sérieuse, positive, avant de se dire explicitement favorable à l'exploration.

Chevron, qui prévoyait le début des forages d'exploration au second semestre 2012, compte investir des dizaines de millions de dollars dans l'exploitation, si des gisements importants sont découverts.

Un rapport de l'Agence américaine d'Information sur l'énergie estime que les ressources en gaz de schiste de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Hongrie totaliseraient 538 milliards de mètres cubes.

mr/iw/bds

Chevron


(©AFP / 08 mai 2013 15h06)