Non au parc éolien sur le plateau remarquable d'Innimond


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/ #311 Droit de décider

2014-09-01 12:23


"on est très en amont" "pendant un an et demi il ne s'est rien passé"

Le maire ne reconnaît toujours pas l'importance du document signé le 17 avril 2012 : une promesse de bail emphytéotique où la commune s'engage à faciliter toutes les démarches concernant le projet éolien. Seul le promoteur EDF EN peut stopper le projet avec un dédommagement de 500 euros pour la commune. La commune, elle, ne peut plus se dédire alors que les habitants, les principaux intéressés, n'ont eu aucune réunion publique sur le projet ni avant cette signature ni pendant les deux ans qui ont suivi.

"la législation a changé. Elle impose désormais de constituer une ZDE"

La loi a changé en effet en 2013 mais pour supprimer les ZDE ( Loi Brottes)

"il ne s'agit que d'une promesse. Elle assure au promoteur que la commune ne lui fera pas volte-face au cas où elle donnerait suite à un projet éolien"

Le maire se contredit lui-même : si EDF EN décide de mener le projet, la commune ne peut qu'honorer sa promesse, elle est bien liée par cette signature. Le document spécifie que ladite promesse vaudra bail dès la levée d'option par le promoteur (versement de la première échéance de location)

"s'il vote contre la promesse de bail tombe"

le conseil municipal n'a plus de pouvoir décisionnaire, il sera consulté, peut émettre un avis défavorable mais qui ne remet en aucun cas en cause le projet. Le conseil municipal est consulté comme beaucoup d'autres institutions (conseil général, conseil régional, DREAL ...) mais ne peut arrêter le projet dans lequel il a été engagé par la signature de 2012.

"les opposants font des petits dessins avec des machins forcément grossis"

l'association ne peut que déplorer un tel mépris vis-à-vis d'habitants qui, en toute honnêteté, utilisent des photos (où chacun peut parfaitement voir le mât actuel) pour représenter la hauteur des éoliennes et leur positionnement qui dénature à leurs yeux le patrimoine bâti et paysager du village.

"on est pas vraiment demandeur, on est pas prêt à vendre notre âme au diable, mais on est bien obligé de regarder"

Malheureusement, on ne peut plus se contenter de regarder puisque la promesse de bail a été signée il y a deux ans : on est bel et bien engagé. Prêt ou pas à vendre l'âme du village telle n'est plus la question car cela a été fait depuis 2 ans. C'est bien en 2012 avant de signer la promesse de bail qu'il fallait poser cette question à tous les concitoyens.

Le sentiment d'injustice ressenti par les membres de l'association s'appuie autant sur la forme que sur le fonds du projet. Reconnaître les erreurs commises et ne plus nier la gravité de la situation serait un premier signe d'apaisement pour l'association et pour les nombreux signataires du village.

La réponse de Monsieur le Maire au journaliste du Progrès du 18 août dernier montre malheureusement que, comme dans la majorité des projets éoliens industriels actuels, on essaie d'imposer une "loi du silence" autour de la promesse de bail qui engage les communes bien en amont des études d'impact. La stratégie est bien rôdée et ceux qui ont pris la peine de regarder les vidéos du Lévézou l'ont bien compris : les promoteurs disent qu'il leur faut au plus vite une signature pour lancer une  étude alors que ce document est un engagement ferme. Ils  font peur aux habitants en leur disant que bientôt le budget communal se réduira à peau de chagrin et que les petits villages n'ont pas le choix, ils doivent être rentables ... on leur dit de ne pas croire ce qui se raconte sur internet ... on leur dit qu'ils sont égoistes pour les culpabiliser... pourtant quand les parcs sont installés, les langues se délient et les habitants osent dire qu'ils ont l'amer sentiment d'avoir été trompés : ils n'ont pas pu choisir, les éoliennes dernière génération qui ne devaient soit disant pas faire de bruit empêchent de dormir, elles ont défiguré leur cadre de vie, elles font fuir les potentiels habitants surtout quand c'est toute une région qui est encerclée et mitée par les projets, les maisons à moins de 2 km ne se vendent pas ou au rabais mais il est trop tard, les parcs sont revendus deux ou trois fois à des assureurs, à des fonds de pension internationaux, leurs terres sont devenues des produits de spéculation. Alors sur internet beaucoup de villageois témoignent pour avertir les autres petites communes du danger.

Pour nous aussi, c'est presque trop tard car la promesse de bail est signée depuis longtemps et la décision finale est entre les mains du Préfet. Pourtant ceux et celles qui se sont réuni.e.s dans l'association d'Innimond ont décidé de faire entendre leur voix devant une décision qui ne leur a jamais appartenu et qui va bouleverser la vie du village, de résister tant qu'ils peuvent à cette vision libérale et financière pour, au moins, ne pas avoir de regret.
 
A ceux et celles qui pensent encore que nous exagérons, je vous en prie, regardez la vidéo du collectif "Agir pour le Lévézou", renseignez-vous, lisez la promesse de bail, regardez ce qu'est une enquête publique, exigez des réponses claires avec documents à l'appui. J'ai appris à apprécier ce joli coin du Bugey, il ne s'éteindrait pas si le parc éolien ne se faisait pas, les "enfants du pays" comme ils s'appellent eux-mêmes restent ici pour la qualité de vie, d'autres y reviennent pour retrouver cette qualité de vie, de nouvelles familles comme la mienne se sont installées ici pour découvrir ce cadre de vie depuis une dizaine d'années et la population augmente. J'ai la conviction que notre combat est juste et que le village mérite beaucoup mieux, pour reprendre les mots de Monsieur Béguet, qu'une "vision industrielle".
 
L'association compte à ce jour 62 adhérents. 70 habitants et/ou propriétaires du village ont déjà signé la pétition papier.
 
Marylène